Schopenhauer, un philosophe du début du 20e siècle, a proposé une équation simple, mais percutante qui s’adresse autant aux individus qu’aux organisations : comment faites-vous pour savoir si vous êtes réellement heureux?
Si nous obtenons que ce nous désirons, cela engendre généralement des sentiments de bonheur et de plaisir. Par exemple, je souhaite obtenir le poste de mes rêves et je l’obtiens, alors viens illico un sentiment de grande satisfaction, d’enthousiasme et commence ainsi le début d’une lune de miel !
Par contre, si nous n’obtenons pas ce que nous désirons, alors il vient un moment où nous ressentons un manque et par conséquent nous souffrons de ce que nous n’avons pas obtenu. Par exemple, si j’ai faim et que je ne peux pas manger, alors j’éprouve un manque et éventuellement une souffrance. En emploi, c’est le même principe. Je n’obtiens pas le mandat que je souhaitais tant, alors je vis probablement des émotions liées au manque et à la souffrance.
Si vous avez obtenu le fameux poste tant convoité, et bien que cela varie d’une personne à l’autre, nous remarquons qu’après l’entrée en poste finit par arriver ce fameux moment où l’on n’éprouve plus la même passion qu’au départ… où l’euphorie laisse place tranquillement à l’ennui. Certains ont la vague impression d’avoir fait le tour du jardin et d’autres parlent plus concrètement d’un besoin qui commence à devenir urgent de relever de nouveaux défis, etc.
En d’autres mots : si nous obtenons ce que nous désirons, alors non seulement il n’y a plus de manque et de souffrance, car nous comblons un désir, mais une fois que nous avons ce que nous souhaitons, il n’y a plus de désir! Revenons donc au premier tableau : si nous n’éprouvons plus de désir, nous ne pouvons plus être heureux ! Voilà ce que nous expérimentons tout un chacun au cours de notre parcours professionnel : d’un côté je souffre et de l’autre je m’ennuie…
Entre les deux ? À la manière d’un pendule comme le proposait Schopenhauer, nous expérimentons le mouvement entre la souffrance et l’ennui et seul le temps où on peut apprécier des moments de satisfaction et de bonheur nous permet d’être cohérent avec nous-même, d’être sur notre « X » quelques instants.
Ce que nous apprend Schopenhauer, c’est qu’il n’existe pas de métier où l’on ne s’ennuie jamais. Il est tout à fait « normal » de vivre des épisodes d’ennui. Il faut reconnaitre toutefois les indices qui mènent vers l’ennui, car à un certain moment, vient un point de rupture avec le plaisir à effectuer une tâche, la performance voire la qualité du travail effectué. Aussi, au-delà de l’ennui d’exécuter les mêmes tâches (ce que certains soulignent volontiers : quand la routine s’installe…), les entreprises sont de plus en plus conscientisées à l’impact de l’ennui chez une personne dans une équipe de travail ou encore auprès des clients. Souvenons-nous simplement de la fois où nous avons transigé avec une personne complètement blasée…
Or, entre la souffrance due à un manque et l’ennui dû à désir comblé qui s’effrite avec le temps, nous avons tous le moyen de nous ajuster, voire de prévenir ces deux sentiments :
Pour le travailleur :
Pour l’employeur :
Ce dont nous parlons, au fond, c’est du fait que les travailleurs et les organisations d’aujourd’hui ne peuvent plus seulement miser que sur les trois savoirs : savoir, savoir-faire et savoir-être. Le 4e savoir devient un incontournable soit le « savoir devenir ».
Savez-vous vraiment devenir ?
Comment comptez-vous accompagner vos employés ?
Écrit par Eric Damato, Associé & conseiller d’orientation organisationnel et Fanny Smolsky, CRHA & conseillère d’orientation organisationnelle chez BrissonLegris
Source :
Écrit par Eric Damato, Associé & conseiller d’orientation organisationnel et Fanny Smolsky, CRHA & conseillère d’orientation organisationnelle chez BrissonLegris